Il était terriblement attendu et scruté par tous : le premier vol du Starship et de SuperHeavy de SpaceX ! Il s’agissait tout simplement de la plus grosse fusée jamais lancée au monde : 120m de haut pour un diamètre de 9m de large. La pression sur l’entreprise d’Elon Musk à Boca Chica était à son comble. Les objectifs affichés étaient ambitieux : un décollage, ne pas détruire le pad de tir, un vol, une séparation et un flip avant de terminer dans la mer pour les deux éléments. Pour un premier décollage, ça faisait beaucoup de choses et en off, on entendait que si déjà il décollait sans détruire entièrement le pad de tir, ce serait déjà une réussite ! Même si les installations de Boca Chica ont subi de gros dégâts, le fait que le monstre de 120m n’ait pas explosé avant le décollage a déjà évité le pire !
Et l’exploit a eu lieu : le Starship a décollé (très lentement), et malgré la perte de 5 boosters Raptor (sur les 32) dès les premiers mètres, la fusée est montée à près de 40km, franchissant sans encombre Max Q (l’endroit où la fusée subit le maximum de contraintes physiques). A partir de là, les choses se sont compliquées… La fusée a effectué plusieurs rotations sur elle-même (un exploit pour un engin de 120m) sans se disloquer, puis la séparation du Spaceship et de Super Heavy semble avoir posé problème. L’équipe a donc décidé de faire exploser la fusée pour éviter tous les dégâts incontrôlés. Mais, malgré cette fin explosive, la tentative relève toujours de la réussite. Même si le calendrier est ambitieux pour conduire les astronautes d’Artemis III sur la lune, on peut dire que SpaceX a encore une fois impressionné. Toutes les données récupérées ne manqueront pas de servir pour améliorer le projet et on espère que le prochain test pourra s’avérer encore plus impressionnant.
Cependant, il n’y a quand même pas eu de miracle : le vol n’a pas pu être mené jusqu’à son terme, mais cela ne surprendra personne, car les objectifs étaient vraiment trop ambitieux pour un premier tir.
Finalement, on peut le dire, SpaceX a assuré le spectacle ! Reste à savoir si l’entreprise du fantasque Elon Musk pourra assurer pour son calendrier lunaire et atteindre les promesses faites à la NASA, et là, pour un alunissage en 2025, rien n’est moins sûr.